Au Moyen âge, CHAMPILLON ne possédait qu'une chapelle sous le vocable de "la Madeleine", l'église actuelle construit en 1684, se trouve maintenant sous le vocable de St Barnabé, qui fut sans doute de tous temps, le patron des lieux.
Elle a une structure des plus ordinaires. La porte vers l'ouest est cintrée de 2 niches, au-dessus un oculus moderne en briques, le pignon porte la date de 1829, date de la reconstruction de la façade
Aucun caractère d'architecture, petit clocher en charpente recouvert d'ardoises, a été élevé au-dessus du portail en 1879, l'ancien était placé au milieu de la nef. Il possède 3 fenêtres sans abat-sons (lames de bois placées obliquement sur les fenêtres du clocher pour réfléchir le son). Le Maître-autel est en bois époque Louis XIV.
A CHAMPILLON, l'érection de la cure intervient au milieu des chicanes incessantes car notre village joliment campé dans le vignoble, est un véritable "nid de guêpes".
La population, volontiers frondeuse, fait chorus autour de Jean VAUTRIN, dit l'intendant de CHAMPILLON.
Les habitants allaient ouïr la messe à Saint-Thimotée de Dizy. Ils s'entendent en 1658, avec le curé BARON, qui viendra parfois célébrer en la Chapelle St Barnabé. A la mort du bon curé, les religieux s'engagent à envoyer un des leurs assurer la messe dominicale : cet accord de 1662, renouvelé en 1667, prévoit une contribution de 60 livres par an, en compensation de la charge acceptée par le Monastère.
En 1669 éclate l'orage, les habitants présentent une requête à l'Archevêque afin d'obtenir un curé. L'archevêque de Reims est alors le cardinal BARBERINI, il administre l'Archidiocèse par l'intermédiaire de son vicaire général, Jacques THURET, lequel, après information canonique, érige Champillon en cure le 25 mai 1969, et désigne u peu plus tard le titulaire, Pierre BERTHAUT.
Les choses vont se gâter, BERTHAUT entre en fonction, enterre un paroissien dans l'église, préside au renouvellement du mobilier liturgique. L'église se voit garnie d'un Autel de menuiserie, de bancs, de 3 tableaux dus au pinceau de Pierre PREVOST, peintre à Chalons. On parle même de refondre les 2 cloches.
Or ces 2 cloches portent les marques et les noms des Seigneurs décimateurs. Est-ce le motif pour lequel on les veut envoyer à la fonte ? Pourquoi les habitants ont-ils été assignés en restitution de s2 cloches dès le 20 mai 1669 ? Toujours est-il que le 30 mai 1969, environ vers 11h de la matinée, Dom Pierre PERIGNON procède par voie de fait. Accompagné d'un serrurier d'Épernay, se rend sur les lieux, fait changer les serrures et clés des portes de l'église, monte au clocher, opère la saisie réelle sans exploit ni sommation des 2 cloches.
Elles ne sont pas trop grosses, car il les pose délicatement en 2 paniers. Il ne reste plus qu'à charger les paniers sur un cheval.
Apparaît alors l'intendant de Champillon avec un compagnon. Il arrête le cheval par la bride et ameute tout le village. Avec de grandes clameurs, ont se jette sur Dom PERIGNON, on lui arrache une cloche. Il devait être un gaillard assez bien taillé, il fait front, aidé du serrurier et réussit à sauver l'autre cloche, qui trouve asile chez un allié Nicolas BAZIN, fermier des dîmes.
Le premier acte terminé, l'action rebondit, Dom MARTIN THIS, sous-prieur et Dom ROMAIN VAILLANT reviennent de Reims et tombent au milieu de la bataille. Un e forte partie de combattants entraîne Dom MARTIN THIS dans une maison voisine, le bourre de coups de pieds et de coups de poings. Il va s'échapper, quand de justesse, VAUTRIN, lui coince le bras entre le jambage et la porte, pèse de toute force avec l'espoir "de lui briser".
Dom Sous Prieur hurle "au meurtre ! l'on m'assassine". VAUTRIN lâche prise. Meurtrit, les doigts écrasés, Dom MARTIN s'enfuit en compagnie de Dom PERIGNON et Dom ROMAIN VAILLANT, et du serrurier, qui abandonnent des cloches "aux diables de CHAMPILLON".
Dom PERIGNON porte l'affaire jusqu'au Roi et son Grand Conseil. Celle-ci se fonde sur un appel comme d'abus qui vient simplement ajouter un nouveau chef d'accusation à ceux dont le Conseil est déjà saisi, car le conflit de droits et d'intérêts entre l'aumônier d'Hautvillers et les "manants de Champillon fournit une excellente occasion à conflit entre Cour Royale et Cour Ecclésiastique, sans compter les rivalités locales et voies de fait entre les VAUTRIN et les BAZIN.
En 1675, Dom COLOMBAN MATHELIN, aumônier et prieur, facilite par un échange, la création d'un cimetière. Les "Diables de Champillon" font de louables efforts en faveur de leur église, à laquelle ils lèguent des biens nombreux entre 1679 et 1690.
En 1689, CHAMPILLON ne possède qu'un vicaire résident, rattaché à la Paroisse de Dizy, aussi les habitants demandent-ils à être détaché de Dizy pour être à Saint-Imoges avec résidence de Curé à Champillon, naturellement les paroissiens de Saint-Imoges ne l'entendent pas de cette oreille…